En 2020, ce Limougeaud de naissance, élevé en Charente et au sud de Bordeaux, reprenait un atelier de maroquinerie spécialisé dans les accessoires du voyage, de la chasse et de la table pour les professionnels. Aujourd’hui, après un recentrage sur l’univers du vin, le chiffre d’affaires a triplé. Mieux, depuis cette année, les particuliers sont bienvenus. À eux La Vie de Château…
Pourquoi vous êtes-vous lancé dans la maroquinerie ?
Aussi distendues que furent mes études, j’ai un temps suivi une formation de design. Par-dessus tout, des années plus tard, les enfants grandissant et les voyages se multipliant pour mes activités dans l’industrie aéronautique et de défense, l’envie de me fixer pointait. Grâce à des amis, j’ai entendu parler d’une opportunité de reprise d’un atelier de maroquinerie aux portes de la Gironde… Là, j’ai découvert le cuir. Un matériau séculaire, qui touche profondément aux sens et qui permet de réaliser à l’envi des produits très personnels et durables. J’étais conquis.
Il a fallu vous former…
Bien sûr. D’abord, au côté de l’ancien propriétaire des lieux : il avait tenu des années durant un important atelier de maroquinerie à Bordeaux, avant de créer le sien, ici. Puis, seul, Covid oblige, ou avec ma collaboratrice historique. Ce n’était pas un super timing. Mais, les choses étaient lancées, la reprise était actée…
Comment travaillez-vous ?
Créer des accessoires pour le vin et les spiritueux est notre cœur de métier. Je parle bien d’accessoires. Le terme est important. Le produit star reste la bouteille. Ce ne doit pas être son habillage dessiné par nos soins. Pour cela, nous privilégions un design simple et fonctionnel. Un mélange assez subtil entre élégance, utilité et dépouillement. Notre porte-bouteille « anneau », « filet » ou « double » comme notre tire-bouchon d’urgence constituent des créations à la fois belles et faciles à réaliser, en un sens, parce qu’utilisant le moins de matière possible, pour ne pas voler la vedette au vin ou spiritueux embouteillé ni gaspiller. Montages simples, économie de fourniture, finitions bien particulières… : dans ces domaines, nous avons acquis une expertise réelle et reconnue.
Quel type de cuir utilisez-vous ?
Majoritairement du cuir de vache, coloré et rendu imputrescible par l’action de tannins végétaux. Un matériau écoresponsable donc, en provenance de France et d’Italie surtout, capable de se patiner. Il y a là une véritable notion de durabilité. Les peaux traitées arrivent brutes dans notre atelier de 190 m2. Elles sont ensuite triées, découpées, refendues afin de séparer le cuir pleine fleur de sa croûte, puis ajustées, montées et piquées, avant les finitions, le marquage et, enfin, le conditionnement. Tout est fait ici, à six mains, entre vaches et vignes.
Et vos clients, qui sont-ils ?
Historiquement, notre activité est tournée vers les professionnels : l’hôtellerie-restauration, les golfs un peu et, surtout, les maisons de vins et de spiritueux. C’est ainsi que travaillait la personne à qui j’ai repris l’atelier. Nous avons poursuivi dans cette voie… Jusqu’à cette année. Il nous est apparu que toucher les particuliers offrait des perspectives de développement intéressantes. La Vie de Château s’adresse donc désormais à eux, avec comme logo ma maison d’enfance en Charente. Un grand pas a été fait. Et ce n’est que le début. Aujourd’hui, la marque compte une douzaine de références, mais, dans les six prochains mois, trois ou quatre nouveaux produits devraient voir le jour. D’autres coloris, des cuirs plus innovants… : nous avons à cœur d’imaginer toujours plus de créations pour nos clients et donc nos revendeurs, comme l’Athenaeum.