Rencontre avec Katherine Pancol

À l’occasion de sa venue à l’Athenaeum, ce mardi 25 avril, l’autrice française qui compte parmi les plus lues au monde, présente son dernier ouvrage : La mariée portait des bottes jaunesou l’entrée, par la petit porte, de deux jeunes enfants, India et Louis, dans un grande famille de vignerons bordelais.

Les sujets de vos livres s’imposent à vous en général. Comment cela s’est-il passé pour ce roman ?

Pareil ! La Librairie Mollat m’invitait souvent, à Bordeaux. J’étais alors logée dans de très beaux châteaux, trônant au milieu de prestigieux vignobles. J’en profitais pour assister aux premières vendanges, visiter les chais, découvrir les assemblages de vins issus de différents cépages et/ou parcelles, participer aux campagnes de primeurs… L’occasion de rencontrer des chefs des culture, des œnologues, des vignerons… et de mesurer toute la singularité de ces domaines de renom. Les contours de certains personnages commençaient alors à se dessiner, jusqu’à ce qu’une première scène me vienne : India, Louis, leur mère, Muriel, et leur beau-père, Franck, dans une vieille Mercedes, en route pour Berléac. J’étais partie…

Des personnages singuliers, comme d’ailleurs tous les protagonistes de ce livre…

Si vous regardez à la loupe n’importe quelle famille, vous trouverez toujours un détail, une particularité, qui retiendra votre attention. Encore plus ici, au milieu de ces vignobles bordelais, aux enjeux de pouvoir et d’argent énormes. Les femmes sont souvent fortes, les hommes puissants. Sans parler de leurs héritiers et des batailles qu’ils se livrent pour prendre la suite des domaines. 

La nature est également très présente, les arbres, en particulier, vers qui se tournent souvent India et Louis…

Un podcast des Pieds sur Terre, de France Culture, a retenu mon attention. Près de 11 ans après avoir rencontré une petite fille qui disait parler aux arbres, l’émission dressait le portrait de cette jeune femme, de 20 ans désormais, qui continuait de dialoguer avec la nature environnante. Elle avait toujours gardé le lien avec le végétal. J’ai trouvé cela très poétique et, même passionnant. Au point d’approfondir cette question des moyens de communication des arbres et d’avoir aujourd’hui une toute autre perception lorsque je me balade en forêt : ils sont vivants !

De secrets cachés en trahisons, c’est une véritable saga que vous signez là. Vous aimez cet univers, ce type de récit littéraire ?

Je n’ai pas décidé d’écrire une saga. L’histoire m’a portée vers cela. Passée la première scène dans la voiture, tout juste avais-je en tête de situer l’action dans un domaine viticole bordelais et de faire intervenir ses propriétaires, en l’occurrence Aliénor et Ambroise. Je ne me doutais pas que cela prendrait une telle tournure. Et puis, à dire vrai, je parlerais pas de saga. Il n’est pas question de grandes épopées, à travers diverses générations, mais plutôt d’un récit écrit à hauteur d’homme, à travers les yeux de deux enfants.

S’il ne s’agit pas d’une saga, ce livre a tout d’une série, à commencer par les résumés ouvrant chaque chapitre…

J’ai emprunté ce procédé à la comtesse de Ségur. J’ai beaucoup lu ses œuvres enfant et ai notamment retenu des Malheurs de Sophie par exemple ces petites phrases d’introduction. Il y a là une prise de distance entre deux chapitres, qui permet au narrateur d’intervenir et, d’une certaine façon, d’interpeller le lecteur.

Vous travaillez déjà sur votre prochain titre ?

Absolument pas ! Je bois du thé et je mange des gâteaux !