Rencontre avec Martine Assouline

En 2017, la cofondatrice des éditions Assouline lançait Ibiza Bohemia. Le point de départ de toute une collection de beaux-livres de voyage sur les villes et régions les plus convoitées au monde. Explications…

Comment est née la Travel Series d’Assouline ?

Sans préméditation aucune, le cœur à l’ouvrage. Alors que nous réfléchissions à l’édition d’un livre sur Ibiza, il nous est apparu que les publications existantes ne permettaient pas de saisir réellement l’esprit du lieu. Trop pratico-pratiques De ce point de vue, la sélection de photos originales d’époque, passées comme présentes, tombait sous le sens. S’en est donc suivi un long travail de recherches d’images. Cela m’a plu. Jusque dans la réalisation de la couverture pour laquelle je me suis attachée à trouver une façon originale, simple et attirante d’afficher notre singularité. Contre toute attente, le livre a été couronné de succès… Au point de nous inciter à continuer sur notre lancée.

Quelles destinations choisissez-vous ?

Mythiques, par définition, qui font rêver. Ibiza donc, mais aussi Saint-Tropez, Miami, Bali, La Havane, Tulum, Saint-Moritz, Athènes… Avec une préférence pour les villes ou régions que je connais après y avoir été. À défaut, j’ai suffisamment voyagé dans le monde pour savoir comment définir l’ADN d’un lieu.

Comment réalisez-vous ces ouvrages ?

Chez Assouline, toute notre « cuisine » est faite maison. Pas d’externalisation donc. Nos équipes connaissent désormais bien cette collection, nos attentes comme celles de nos lecteurs. En clair, une fois la destination choisie, je les briefe pour donner la direction, expliquer l’essence des lieux. Elles entreprennent alors de très longues recherches d’images auprès de « nos » photographes de cœur. Autant de notes musiques qui, petit à petit, composent une partition harmonieuse. À condition de savoir faire les bons choix, de supprimer certaines photos… En un mot, d’éditer. C’est là la seconde tâche qui m’incombe, avant de me concentrer sur la maquette de la couverture : les couleurs, les typos, l’illustration…

Et pour les textes ?

Je privilégie bien sûr une personne qui connait les lieux. Mais, je veille aussi à ce que son style ne soit pas trop littéraire ni nécessairement descriptif. Les images racontent déjà la destination, elles transportent le lecteur. Pas la peine d’interférer ou d’en rajouter.

Que nous préparez-vous pour demain ?

Je travaille en ce moment sur deux nouvelles destinations : Punta del Este et Carthagène…