Rencontre avec Douglas Kennedy, auteur

Dans son dernier ouvrage, « Ailleurs, chez moi », le plus français des romanciers américains continue d’explorer des États-Unis plus que divisés, à partir cette fois de son propre vécu. Le 15 novembre prochain, soit quelques jours après les résultats des élections américaines, Douglas Kennedy sera à l’Athenaeum pour une rencontre & dédicace. Avant-goût…

Votre nouveau livre est pour le moins difficile à classer ?

« Ailleurs, chez moi » retrace l’histoire des États-Unis depuis les années 1960. Mais c’est aussi un roman, une autobiographie et un road-trip, à travers lesquels vous découvrirez pourquoi ce pays est, à mes yeux, aussi attractif que repoussant.

Le point de départ est une question : qu’est-ce qu’être américain aujourd’hui ?

Comme je l’ai raconté dans mon précédent roman, « Et c’est ainsi que nous vivrons », les États-Unis sont fracturés. Deux pays coexistent en un : d’un côté, une Amérique laïque et progressiste ; de l’autre, une Amérique chrétienne et très très très conservatrice. Ce livre témoigne donc à la fois de mon amour profond pour cette nation et, dans le même temps, de toutes mes craintes à son égard…

Justement, diriez-vous que vos deux derniers livres se complètent ?

À l’instar de « Les hommes ont peur de la lumière » et de « Et c’est ainsi que nous vivrons », « Ailleurs, chez moi » regarde les États-Unis en face. Reste qu’il n’est pas nécessaire de les lire tous les trois, l’un à la suite de l’autre. Même si c’est une bonne idée (rires)

L’Amérique fait-elle toujours rêver ?

Issu de la classe moyenne, j’ai grandi à New York. Aujourd’hui, ce serait impossible. La classe moyenne a été laminée dans tout le pays, en particulier sous l’ère Reagan. Le « rêve américain » dont tout le monde parle est un mensonge… Mais, cela reste un espoir.

Vous sentez-vous plutôt français ou américain ?

Parce que je vis la moitié de l’année en France, nombreux sont ceux qui me posent la question : France ou États-Unis ? Tout est supportable, un billet aller-retour en poche !