La co-fondatrice du magazine Psychologies, auteure de plusieurs essais et livres de cuisine, signe Mes 20 soupes pour réchauffer le corps et l’âmeaux Éditions de La Martinière. Un tout petit format par la taille aux grands desseins. Explications.
Pourquoi les soupes ?
Les raisons ne manquent pas ! J’ai toujours aimé les soupes, depuis ma plus tendre enfance au Maroc, lorsque ma mère m’en proposait quotidiennement de magnifiques recettes. Aujourd’hui encore, dans ma maison, nous en consommons tous les jours en hiver, chaudes, et presqu’autant en été, froides. Au point que la première partie de mes livres de cuisine leur est toujours consacrée. Et puis, les soupes restent très économiques. Avec les risques de coupure de chauffage qui s’annonçaient cette année et la nécessité de contrôler nos dépenses, je me suis dit qu’un ouvrage sur ces préparations faisait sens.
D’autant plus que vos recettes invitent à voyager…
Lorsque je suis arrivée en France, à l’âge de 23 ans – j’en ai presque 80 ans maintenant -, j’ai été frappée par le manque de générosité du répertoire des soupes ici. À part celles aux légumes, il n’y a pas grand-chose dans un pays où la gastronomie est pourtant reine. Pour ce livre, j’ai donc dû m’échapper, aller voir ailleurs. Et c’est tant mieux ! Voyager dans l’assiette est formidable, à la portée de tous, et plus écologique que de faire le déplacement. Cela permet aisément d’appréhender toute une culture.
Vous parlez même de réconforter l’âme ?
Manger à la cuillère change votre rapport à la nourriture. D’une certaine façon, nous retombons en enfance. J’adore ce sentiment, de plus en plus. Mon âge sans doute (rires)… Et puis, ne pas mâcher, se laisser porter par chaque gorgée apportent confort et réconfort. Une sensation de paix, de satisfaction, de sérénité, vous gagne et vous élève.
Pour avoir opté pour un si petit format ?
Depuis 2 ans à peu près, mes écrits sont édités ainsi, en 9 x 13 cm, au sein d’une nouvelle collection des Éditions de La Martinière. Une vraie trouvaille ! Mes ami(e)s, les libraires… m’ont fait comprendre à quel point ce parti pris était judicieux. Ces livres se glissent dans une sac, une poche, un cabas…, de manière à pouvoir disposer partout des listes d’ingrédients nécessaires. De fait, les recettes sont courtes et donc plus faciles. À moins de 6€, voilà un cadeau idéal pour encourager à découvrir ce plaisir ô combien satisfaisant de faire à manger et de nourrir les siens.
Comment avez-vous choisi ces 20 soupes ?
Pour la plupart, il s’agit de recettes que j’ai toujours connues ou presque. Comme la harira par exemple, la fameuse soupe dégustée quotidiennement au Maroc, durant le ramadan, pour rompre le jeûne. Les autres, je les ai découvertes plus récemment. C’est le cas de la soupe à la grenade, venue d’Iran. Il y a 3 ans, j’ai commencé à m’intéresser à la gastronomie de ce pays, riche de mélanges extraordinaires. Aux épices de mon enfance et herbes utilisées en quantité, un peu à la manière des traditions marocaines, s’ajoutent des produits méconnus, telle la mélasse de grenade. J’aime dans les recettes qu’il y ait à la fois un chemin de reconnaissance et une invitation à faire un pas de côté. Cela enrichit mon alphabet et mes goûts culinaires. À l’image également de la soupe aux aubergines et au thym du Moyen-Orient dans laquelle je propose de glisser des fregola italiennes ou petites pâtes en forme de perles. Un autre regard, à partager. Comme ma soupe détox récemment servie à des amis venus dîner à la maison. Une préparation pleine de légumes de saison (mâche, poireaux, fonds d’artichauts, fenouil…) détoxifiants, assez diurétiques et riches en magnésium. Au-delà de ses vertus, une recette tout simplement très bonne. Mes hôtes étaient enchantés ! C’est le principal. Nous avons parfois tendance à l’oublier…