Il y a 4 ans, en tant que Responsable Communication Digitale de Vin & Société, c’est elle qui a eu la charge de lancer Vinsta, le média digital de cette association représentant l’ensemble de la filière viticole française. Un succès, suivi de la sortie d’un guide papier chez Hachette. Petite interview, en guise d’amuse-bouche, avant sa venue à l’Athenaeum pour une rencontre et dégustation le 6 avril prochain.
Sur quels constats est né Vinsta ?
Ces dernières années, Vin & Société a commandité plusieurs études sociétales. Toutes indiquent une baisse de la consommation du vin. En particulier, chez les jeunes qui se détournent des boissons alcoolisées, de manière générale. S’il est parfaitement avéré, ce désintérêt s’explique sans doute par une approche inadaptée : les Français continuent de percevoir le vin comme un produit très technique, complexe, voire élitiste. Un totem, en quelque sorte, difficile à désacraliser. À moins d’adopter un discours autre… De ce point de vue, le marché de la bière est riche d’enseignements. En s’affranchissant de nombreux codes, la communication autour de cet alcool a permis d’en faire un produit facile, sans prise de tête. C’est vers cet objectif que nous voulions tendre en lançant Vinsta en 2020, sur YouTube, Facebook et Instagram : promouvoir le vin auprès des néophytes, majoritairement les moins de 35 ans, et valoriser les savoir-faire viticoles, de manière décalée et accessible.
Quels sont les partis pris de Vinsta ?
Sur la forme comme sur le fond, nous avons opté pour une ligne éditoriale forte. À raison d’un post par semaine hors stories, les sujets abordés portent principalement sur le goût et l’expérientiel, notamment les accords mets-vins et les restaurants, bars… à tester. Des questions techniques sont également traitées çà et là, comme la véraison, l’activité au chai durant le printemps ou encore les tannins. Les jeunes ne sont pas fermés à ces problématiques. Tout dépend de la façon de communiquer dessus…
Justement, l’identité de Vinsta interpelle…
C’est le but ! En plus de la diversité des contenus, nous voulions aussi nous différencier par leur traitement. En l’occurrence, très pop, avec des couleurs vives et le recours à l’infographie. Sans oublier un brin d’humour, une tonalité positive et un tutoiement inclusif par nature. Nous nous adressons aux jeunes, il est donc essentiel d’utiliser leurs codes.
Et le livre dans tout ça ?
Après 4 ans, Vinsta affiche une audience cumulée de 65K abonnés. Les trois quarts d’entre eux ont moins de 35 ans. Ce succès, cette communauté, ont interpellé Hachette, au point de nous donner carte blanche pour réaliser notre guide papier. Je me suis donc mise autour de la table avec les représentants des différents interprofessions et organismes nationaux, pour convenir ensemble du chemin de fer. L’idée d’un tour de France de toutes les régions viticoles a été retenue. Résultat ? Ce Guide Vinsta réunissant, par vignoble, une carte, les chiffres clés, les cépages concernés, les spécificités techniques, les accords et les lieux du vin. À cela s’ajoutent deux chapitres de conseils pour, d’une part, savoir déguster comme un pro, du choix des verres à la conservation des vins en appartement, et, d’autre part, briller en société. Un livre très pratique donc, à consulter encore et encore au gré de ses voyages.
Quels sont vos projets maintenant ?
Depuis sa sortie, le livre jouit d’une belle dynamique et d’un très bon accueil. Il s’agit pour nous de continuer à l’accompagner, notamment au gré de rencontres en librairie. D’où ma présence le 6 avril prochain à l’Athenaeum. Par ailleurs, dès avril, Vinsta devrait être présent sur TikTok avec un format encore plus percutant…