Éditrice New Romance chez Hugo Publishing, elle décortique pour l’Athenaeum ce genre phénomène. Interview.
Qu’est-ce que la New Romance ?
Il s’agit d’un genre littéraire qui met en scène des relations amoureuses dans le monde d’aujourd’hui, entre des personnages aux prises avec des questionnements actuels. Né dans les pays anglo-saxons, il s’est illustré d’entrée par d’énormes ventes en France au début des années 2010, avec Beautiful bastard de Christina Lauren, After d’Anna Todd ou encore Fifty shades of grey de E. L. James, avant que des autrices françaises ne se lancent à leur tour dans l’aventure, avec succès, telles C.S. Quill et Morgane Moncomble.
Quels sont ses codes ?
Si la New Romance s’affranchit de certains complexes, notamment dans la description des relations sexuelles, elle se caractérise surtout par sa contemporanéité et une fin toujours heureuse.
Qui sont les lecteurs de New Romance ?
Il n’existe pas d’étude précise sur ce point. Mais le Festival New Romance que nous organisons chaque année depuis 2017 renseigne sur notre cœur de cible. En l’occurrence, des femmes à plus de 95%, de 20 à 35 ans plutôt que 15 à 20 ans. À noter que les hommes, même s’ils sont très largement minoritaires, s’intéressent de plus en plus à ce genre, interpellés sans doute par l’engouement qu’il suscite chez leur compagne, leur sœur, leur mère…
Comment ce genre a-t-il évolué ces dernières années ?
À l’image de la société elle-même ! Il y a 10 ans, il n’était question que de romances hétérosexuelles. Aujourd’hui, la New Romance interroge toutes les sexualités possibles. Les réseaux sociaux sont également de plus de plus présents. Dans les récits certes, mais pas que… Une autrice comme Colleen Hoover doit en partie son succès actuel aux recommandations faites par la communauté Booktok sur Tik Tok. Là, les chiffres impressionnent. Jamais plus, son titre phare, s’est déjà vendu à plus de 150.000 exemplaires. Et les Françaises suivent. Les ventes de la série Campus driversde C.S. Quill s’élèvent elles à plus de 200.000 !
Comment interprétez-vous de tels succès ?
Difficile de répondre à cette question… Divers éléments pourraient expliquer le boom de la New Romance. Notamment le fait qu’elle reflète notre société dans toute sa complexité et qu’elle reste très accessible, sans rien enlever de ses qualités littéraires. Et puis, le Pass Culture a également joué, en favorisant le passage à la lecture de nombreux jeunes.
Quel sont les temps forts des mois à venir ?
Après la sortie de la trilogie Palissades Park de Maloria Cassis, place à la Romantasy, contraction de Romance et de Fantasy. Dans ce nouveau courant, deux séries rythmeront l’année : La saga d’Auren de Raven Kennedy et Les loups du millénaire de Sapir A. Englard. Autres évènements très attendus, la parution des tomes 4 et 5 de Campus drivers, respectivement en mai et en septembre, ainsi que la nouvelle saga de Morgane Moncomble, prévue elle pour octobre. Sans parler de la 7èmec édition du Festival New Romance, du 3 au 5 novembre prochains, à Strasbourg, qui fêtera les 10 ans de ce genre littéraire…