En 2011, cet ingénieur de formation crée Cookut. Derrière ce nom, des ustensiles de cuisine aussi simples qu’utiles, de la raclette à la bougie à « l’Incroyable cocotte », et, par-dessus tout une mission : favoriser une vie joyeuse à faible impact environnemental… Explications.
Comment est né Cookut ?
Notre société est le fruit d’un long cheminement. En 2003, guidé par l’envie de voir directement mes décisions en action, je quitte le conseil en stratégie pour reprendre, avec un associé, l’entreprise familiale. Une PME lyonnaise, spécialisée dans les fluides industrielles, de près de 120 personnes, que nous développons, jusqu’à ce que se présente à nous l’opportunité de la vendre, en 2010. Si ma volonté d’entreprendre reste alors intacte, je souhaite désormais le faire au service de produits à forte valeur ajoutée. Pas question de continuer à créer des standards qui se distinguent uniquement les uns des autres par leur seul prix. Dans cette perspective, la cuisine me paraît être un domaine intéressant. Des innovations utiles peuvent, selon moi, y être apportées, en particulier sur le credo du fait maison et des plaisirs à en tirer. Le début de Cookut…
De manière concrète, qu’est-ce qui préside à la création de vos produits ?
Prendre plaisir à cuisiner suppose de rendre ces moments faciles et agréables. Dès lors, nos ustensiles doivent être les plus simples possibles. À cette fin, nous veillons à identifier les gestes minimum requis pour la préparation visée. Prenons l’exemple du shaker à mayonnaise. Après tests en interne, il s’est avéré que monter une telle sauce réclame uniquement de verser l’huile petit à petit, dans un premier temps. Notre « Mayozen » devait donc se réduire à un contenant, dont les graduations indiquent les quantités d’huile à verser, et à un agitateur. Idem pour notre appareil à raclette. Le fromage fond dès 50°C. La flamme d’une bougie suffit amplement. Pas la peine d’avoir recours à je-ne-sais-quels accessoires à cartes électroniques, nécessitant des mises à jour régulières et autres réparations savantes. Sans parler du bonheur de mettre la main à la pâte ! Quels plaisirs pourrait bien procurer le fait de remplir un robot et d’appuyer sur un bouton ?
Vos ustensiles sont aussi responsables…
Oui. Cette quête de simplicité, ce design frugal comme nous l’appelions, se traduit, dans le langage d’aujourd’hui, par un faible impact environnemental et ce, malgré une production en partie réalisée en Chine et à Bali. Nous aurions tort de nous en cacher. Le transport maritime lent de nos produits ne représente que 5% de leur bilan carbone. Le reste tient essentiellement au type et au volume de matériaux utilisés. Dans ce domaine, notre prédilection pour des matières naturelles et, surtout, la création d’ustensiles petits et légers minimisent grandement notre impact. Et puis, cuisiner vous-même se révèle beaucoup plus sain que d’acheter des préparations toutes faites, à base de conservateurs et autres additifs…
Cookut promeut « une vie joyeuse » : est-ce également le cas au sein même de l’entreprise ?
Difficile de ne pas appliquer à nous-mêmes ce que nous préconisons à travers nos produits. Nous avons donc mis en place une organisation tout à fait singulière, pour une vie au travail heureuse : des semaines de 28 heures payées 35, la liberté de télétravailler ou non, le one-to-one plutôt que de grosses réunions… À cela s’ajoute le recours à la sous-traitance, en matière logistique, informatique ou encore commerciale pour, d’une part, rester une entreprise à taille humaine et, d’autre part, concentrer notre énergie uniquement sur ce qui nous anime : la conception de produits.
Ce cercle vertueux résiste-il au monde de la distribution ?
Nous y travaillons. Depuis la création de Cookut, nous privilégions les boutiques indépendantes. Être source d’emplois et d’animation dans les villages nous porte. J’habite moi-même dans un petit bourg des abords de Lyon et je suis bien heureux d’y compter encore quelques commerces. Par ailleurs, le même prix de vente est appliqué, de manière transparente, à nos 1.200 revendeurs, quels que soient les volumes réalisés. La prime aux gros n’existe pas ici. Ainsi, en 10 ans, je n’ai jamais accepté une seule remise de prix. Il y va, là encore, de la survie de nos partenaires.
Tous ces parti pris portent-ils leurs fruits ?
Notre projet et notre fidélité à ses valeurs rencontrent l’adhésion d’un public de plus en plus large, d’année en année ; au point de générer en 2021 un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros. Entièrement réinvestis, nos bénéfices permettront d’explorer de nouveaux domaines, à l’image de nos premiers pas dans les univers de la salle de bains ou des jeux, mais aussi d’avancer sur notre « Incroyable cocotte ». Nous avons à cœur en 2022 de continuer à développer ses accessoires et, avec eux, d’élargir encore plus le champ des possibles, en offrant la possibilité de cuire au bain-marie, sous-vide, vapeur… Autant de plaisirs à partager demain !
Pour découvrir l’ensemble de nos produits Cookut, rendez-vous ici